La Birmanie à vélo de Rangoun à Kyaikto, c’était…

 … se remettre en selle après avoir passé une semaine sans les vélos dans le centre du pays à visiter les magnifiques sites de Bagan et du lac Inle

 … une sortie de Rangoun par de petites routes sans trop de circulation (merci MapsMe) et surtout sans coups de klaxons toutes les 5 secondes

 … nous sentir mal à la vue des nombreux enfants jouant dans des tas de détritus dans les bidonvilles à la périphérie de Rangoun

 … de routes secondaires de mauvaise qualité

 … énormément de gamins qui crient de joie et nous saluent à notre passage

 … pas mal de gens qui nous regardent d’un air stupéfait

 … être invités à déjeuner puis à assister à la cérémonie d’intronisation de 6 jeunes moines au monastère de Phegu, ce qui est un privilège rare (ces cérémonies n’ont lieu dans chaque monastère que tous les 5 ans !)

 … être les premiers étrangers à passer la nuit au monastère de Tha Maet Chaung. L’un des moines qui maîtrisait quelques mots d’anglais (ce qui est le cas de très peu de Birmans) nous a posé plein de questions sur notre voyage. Il nous a expliqué que notre venue le fait voyager !

 … être invités à dîner chez les voisins du monastère et voir débarquer 7 policiers (!) pour un contrôle de nos visas qui a duré près d’une heure

 … un réveil forcé à 6h du matin car des habitants du village sont venus déposer de la nourriture pour les moines sur la table près de laquelle nous dormions (les moines vivent de dons et de la mendicité)

 … Peing Soe, jeune habitant de Kawa rencontré au café, qui nous a noté sur une feuille de papier quelques phrases en birman très utiles pour notre voyage comme « où pouvons-nous dormir cette nuit ? », « quelle est la direction de tel village ? », etc. A Katharina, il a dit avoir déjà entendu parler de l’Allemagne (enfin plutôt du Bayern Munich…), à moi, il m’a dit « France, I don’t know this country, where is it ? »…

 … devoir malheureusement nous habituer à voir des enfants de 12-13 ans travailler partout, dans les cafés, les garages auto, les magasins, les stands de rue…

 … pédaler sur des pistes cahoteuses sous des chaleurs accablantes de l’ordre de 38°C à la mi-journée (pause déjeuner de 2 heures quasi-obligatoire)

 … le propriétaire d’une mini-supérette qui me demande d’où je viens, me lance un grand « Ah, France ! » et se met à imiter quelqu’un qui joue de la guitare… Une semaine après, j’ai toujours pas réussi à résoudre l’énigme. Si quelqu’un peut m’aider…

 … passer une deuxième nuit de suite dans un monastère, aux alentours de Waw, entourés en permanence de plusieurs moines très avides de communiquer avec nous, certains dans un anglais correct, d’autres avec un grand sourire aux lèvres en permanence. Ils se sont beaucoup marrés à nous regarder manger !

… un gamin dans une gargote qui a pleuré toutes les larmes de son corps lorsque je suis entré pour demander le menu. Sa mère, morte de rire, m’a expliqué que ça devait être à cause de ma barbe (personne n’a de barbe ici)

… du riz matin, midi et soir, et quelques fois des nouilles sautées pour changer… S’il y a bien une raison pour laquelle la France me manque, c’est la nourriture !

… une après-midi de balade au Rocher d’or, le second site le plus sacré du bouddhisme birman après la pagode Shwedagon de Rangoun, perdus au milieu d’une foule impressionnante de pèlerins. La Birmanie est de loin le pays que j’ai traversé où la religion est la plus présente dans l’espace public (davantage même qu’en Iran, c’est dire !). Sachant qu’il est également le plus pauvre, je me pose la question de savoir s’il n’y aurait pas quelque part un lien entre les deux…

… une soirée à discuter vélo avec Ernest et Jakob, rencontrés dans les rues de Kyaikto, et qui pédalent de Cologne (Allemagne) à Ho-Chi-Minh-Ville (Vietnâm) pour le compte d’une association qui vient en aide aux enfants des rues en Asie. Voici leur site : pedalforhumanity.eu

… sur le chemin du retour vers notre hôtel, entendre un gros « boum » dans notre dos. Il s’agissait d’un motard qui venait de se faire renverser par un poids-lourd, qui lui a pris la fuite. Le gars était dans un sale état mais je pense que ses jours ne sont pas en danger