La Turquie à vélo de Taskesti à Göreme, c’était…

… me réveiller à 5h30 pour assister à la prière du matin à Taskesti, toujours assis dans mon coin, dont l’assistance était nettement plus clairsemée que la veille au soir…

… un type de 50 ans dans une station essence qui m’a dit « it’s my sister » en me montrant un garçon de 15 ans

… mon premier col en Turquie à 1210 m, sur une route en travaux qui ressemblait davantage à une piste, et qui m’a occasionné quelques crampes, les premières depuis le col du Transfagarasan en Roumanie

… Gökhan, jeune berlinois de 15 ans en vacances chez ses grands-parents à Yüsüncüyil, qui m’a servi d’interprète dans la supérette du village et avec qui nous avons discuté une bonne heure pendant que je me faisais mon pique-nique

… ma première nuit d’hôtel depuis la Bulgarie à Nallihan, sachant que j’avais besoin d’un bon lit pour soulager une douleur au dos

… un mec dans un « pide salonu » (sorte de pizzeria) qui prétendait parler anglais et qui répondait « yes » à tout ce que je disais, ce qui a occasionné des répliques surréalistes du genre « Qu’est-ce que ça veut dire ce qu’il y a d’écrit sur le menu ? - Yes »…

… pédaler au milieu de paysages grandioses entre Nallihan et Beypazari, sur des faux airs de route 66

… Ahmet, cyclo stambouliote croisé au milieu de nulle part, qui achève une boucle de 3 semaines dans l’ouest de la Turquie et qui a déjà pédalé dans 72 pays ! J’ai calculé, j’en suis à 19 (je ne compte pas Monaco)…

… une après-midi de promenade dans la vieille ville de Beypazari, à l’architecture ottomane très bien préservée

... les serveurs d’un petit restaurant à Ayas avec qui je n’ai pu communiquer que par l’intermédiaire de Google traduction, ce qui est une expérience assez surréaliste

… une entrée relativement tranquille dans Ankara, où la vitesse sur voie rapide est limitée à 82 km/h…

… Serap et Alessandro, mes hôtes Warmshowers à Ankara, respectivement employée à la Banque centrale et professeur d’italien, qui m’ont vu arriver exténué chez eux car j’ai eu un coup de fringale dans la montée bien raide (la route est droite mais la pente est forte…) qui va du centre-ville vers chez eux

… deux journées de pause à Ankara, dont la première a été consacrée à ma demande de visa à l’ambassade d’Iran et à une promenade en ville l’après-midi, et la deuxième à lire et faire réviser mon vélo

... voir des militaires et des policiers à tous les coins de rue dans le centre-ville d'Ankara

… l’obtention de mon visa iranien en 48 heures !

… un impressionnant barrage filtrant de police à la sortie sud d’Ankara (dans le sens inverse du mien)

… le gérant de la supérette de Beynam qui a tenu à me préparer lui-même mon sandwich

… une route très agréable (2x2 voies avec une large bande d’arrêt d’urgence et peu de circulation) à travers des paysages arides entre Beynam et Köprüköy

… Akin, Emre, Ibrahim et Kaya, collègues médecins dans un hôpital d’Ankara, qui ont passé la journée à pêcher au bord du lac de Köprüköy et qui m’ont invité à partager leur repas alors que j’étais à la recherche d’un endroit pour planter ma tente

… alors que la nuit tombait et qu’un renard passait tranquillement à 10 mètres de nous, la stupéfaction de voir Ibrahim sortir un pistolet d’un sac en moins de 5 secondes et le charger tout aussi rapidement avant de se mettre à tirer sur le renard, heureusement sans le toucher

... un bon fou rire lorsqu’un type du côté passager dans un camion m’a fait signe de m’accrocher à l’arrière pour éviter de souffrir en montée, ce que j’ai évidemment décliné

… un restaurateur qui a voulu me faire payer le double du prix et qui a fortement haussé le ton lorsque je lui ai dit « no ». Il a cru m’impressionner à base de postures autoritaires (et d’un physique d’armoire à glace…), mais il a tout de suite été très conciliant après que je lui ai dit « If you touch me, I go to the police ». Le genre de personnage que je déteste d’autant plus que les Turcs que j’ai rencontré jusque-là ont tous été très bienveillants à mon égard

… une heure plus tard, un poids-lourd qui s’arrête sur le bas-côté de la route juste après m’avoir dépassé et dont le conducteur me fait signe de m’arrêter avant de me tendre une boîte de lokums et de remonter dans son camion

… dans un village, un gars qui me demande d’où je viens puis qui me dit « I wish you a nice passenger » (j’ai toujours pas compris)

… un contrôle de police dans le centre-ville de Kirsehir, par des agents ne parlant ni anglais ni allemand et ne pouvant donc pas m’expliquer pourquoi ils ont photocopié mon passeport


… Suayip, rencontré alors que je visitais une vieille mosquée du XIIIè siècle à Kirsehir, qui a usé de ses contacts à la mairie pour que l’on m’offre une nuit d’hôtel

… des jambes de feu entre Kirsehir et Göreme, avec une pointe de vitesse à 71 km/h dans une longue descente en ligne droite

… la visite de la magnifique église troglodyte de Gülsehir, aux peintures murales du XIIIè siècle quasiment intactes

… un panorama de la Cappadoce à couper le souffle depuis Üchisar

... une descente de 2-3 km au milieu d’un décor de rêve entre Üchisar et Göreme, probablement parmi mes plus beaux moments sur le vélo depuis Guyancourt

… Hami et Emrullah, mes hôtes Warmshowers à Göreme, guides touristiques et co-gérants d’une agence de randonnées à VTT en Cappadoce, qui m’ont expliqué autour d’une bière réaliser 4 fois moins de chiffre d’affaires que l’an dernier à cause de la situation politique de la Turquie

... une journée de pause à me promener dans Göreme