La Roumanie à vélo, c’était…

… avec Katharina jusqu’à Bucarest où elle a pris un avion pour rentrer à Munich au dernier jour de ses vacances

… un niveau de richesse qui apparaît moindre qu’en Hongrie dès la frontière passée

… Christi, notre hôte Warmshowers à Oradea, mécanicien moto, qui s’est donné beaucoup de mal pour nous apprendre des rudiments de roumain, langue proche du français

… une journée de pause à se promener dans le centre d’Oradea qui est en complète rénovation

… des routes secondaires généralement dans un bon état, ce qui n’empêche pas quelques beaux nids de poule

… des villages rom au sud d’Oradea où règne une grande misère, mais où beaucoup de gens nous ont fait un grand sourire en nous voyant passer

… énormément de chiens errants sur le bord des routes, en général pas bien méchants, sauf à 2-3 reprises où nous avons eu quelques sueurs froides tellement ils étaient agressifs

… mon câble de dérailleur avant qui m’a lâché 20 km après Oradea et m’a forcé à rester sur le plateau du milieu pendant 600 km (cela dit, je l’utilise à 80% du temps donc ce n’était pas très handicapant), en attendant de le faire réparer à Bucarest

… une nuit dans une grange à Hotarel après que l’on ait demandé sans succès à plusieurs habitants du village si nous pouvions planter notre tente dans leur jardin

… Giani et son père Alexandru qui nous ont vu nous installer dans la grange et qui nous ont apporté des saucisses et une bouteille de schnaps à la tombée de la nuit, avant de nous inviter à venir chez eux le lendemain midi pour un barbecue

… la traversée de la région montagneuse des Apuseni à travers de magnifiques forêts, avec le nouveau point culminant de mon voyage à 1140 m (col du Vartop, malheureusement pas de panneau)

… une portion d’étape horrible entre Sebes et Sibiu, à cause d’un accident mortel sur l’autoroute voisine qui a fait se reporter toute la circulation sur la route voisine où nous étions si tranquilles. Ce fut un ballet ininterrompu de camions qui nous ont doublé. Nous n’avions pas moyen de rejoindre Sibiu autrement car nous étions dans une vallée encaissée où il n’y avait que cette route... Vraiment les 3 pires heures de vélo de ma vie !

… Inès et Alexandru, étudiants à Vienne de retour chez leur famille à Sibiu pour l’été, avec qui nous avons bu une bière pour nous remettre de nos émotions de l’après-midi

… Sergiu, informaticien et grand collectionneur de stickers, qui nous a spontanément proposé de nous héberger pour 2 nuits à Sibiu (« vous pouvez prendre ma chambre, je n’y suis jamais car je m’endors tout le temps dans le canapé du salon »…)

… une journée de pause à Sibiu à arpenter la vieille ville sous la pluie

… les habiants du village rom de Hosman qui étaient grandement intrigués à la vue de nos vélos et qui nous ont tous salués avec un franc sourire malgré leurs conditions de vie indignes

… un vieux Saxon de Transylvanie (minorité germanophone de Roumanie) qui pensait, tout comme la plupart des gens que nous avons rencontrés, beaucoup de mal des rom

… 6 heures de montée, pauses comprises, jusqu’au col du Transfagarasan à 2034 m d’altitude, nouveau point culminant de mon voyage (dur dur sans le petit plateau…)

… le fou rire de Katharina et moi à la vue d’une nana à vélo dans la montée du Transfagarasan qui se faisait tirer par une corde attachée au vélo de son copain

… la rencontre incroyable avec deux jeunes ours bruns au détour d’un virage dans la descente du Transfagarasan

… une nuit dans une maison abandonnée que nous a indiqué une famille du village de Capataneni

… un monsieur qui nous a offert des poires sur le bord de la route

… un resto copieux pour 6€ à deux, boissons comprises

… deux types fous furieux qui sont sortis de chez eux en nous criant dessus et en nous intimant l’ordre de dégager sous la menace d’une batte de base-ball alors que nous étions tranquillement en train de cueillir des prunes sur le bord de la route en face de chez eux

… quelques kilomètres plus loin, Justinia, une grand-mère du village de Leordeni, d’une humanité incroyable, qui nous a spontanément invités à dîner et à passer la nuit chez elle alors que nous nous apprêtions à monter notre tente dans le champ derrière chez elle (« vous vous seriez fait égorger par des Roms »)

… Alexandru, guide touristique à Bucarest parfaitement francophone (il parle couramment roumain, bulgare, russe, français, anglais et espagnol !!!) et intarissable sur son pays, qui passe quelques jours chez sa grand-mère, voisine de Justinia, et qui nous a grandement aidé en faisant l’interprète

… des animaux morts (chiens, chats, renards…) étalés sur le bord de la route tous les 3 kilomètres entre Pitesti et Bucarest

… un mec qui roulait dans une voiture sans portes ni toit, simplement avec le châssis et les 4 sièges

… une agréable petite route qui nous a mené directement dans le centre de Bucarest en évitant les grands axes

… deux journées de pause à Bucarest, dont la première a été consacrée à la recherche d’un carton dans les magasins de vélo de la ville et au démontage du vélo de Katharina pour qu’il passe dans l’avion, et la deuxième à la visite de la ville

… Valère, mon hôte Warmshowers à Bucarest, ingénieur français qui bosse pour une société d’installation de réseaux dans des navires, amoureux de la Roumanie et passionné de voyages sous toutes ses formes (vélo, voilier…)

… pédaler au milieu d’une succession impressionnante de tours et de barres délabrées dans les quartiers sud de Bucarest

… une route goudronnée qui s’est subitement transformée en piste boueuse entre Gostinari et Prundu, salissant mon vélo comme jamais et bloquant même ma roue arrière pendant un kilomètre tellement il y a avait de boue qui s’était coincée dans mes si mal nommés garde-boues

… Georgetta, vigneronne dans la Marne de retour chez ses parents à Prundu pour une semaine de vacances, qui m’a spontanément invité à déjeuner alors que je venais d'acheter de quoi me faire des sandwichs dans la petite supérette de sa soeur 

… le lavage de mon vélo au Kärcher par la sœur de Georgetta qui s’est bien amusée

… un budget moyen de 13€ par jour, comprenant la réparation de mon câble de dérailleur à Bucarest (calcul rapide à faire à partir de la somme retirée à Oradea, du nombre de jours passés en Roumanie et de l'argent qu'il me restait à la frontière bulgare)